DONNER À ENTENDRE...
Comment le paysage DES BERGES DE L'ESTUAIRE du blayais a évolué par le médian du son?
L'estuaire le plus grand d'Europe!
De sa naissance à la confluence Dordogne-Garonne jusqu’à son embouchure maritime, il mesure 75 kilomètres de long. Cet estuaire gigantesque et majestueux longe des paysages de tous types : paysages viticoles, dunes, marais…
carte paysagère de la communauté de communes de blaye
Lorsque nous sommes allés sur le terrain de la communauté de communes de Blaye, ce sont les paysages des berges que nous avons le plus appréciés; cette grande étendue d’eau avec ces douces vaguelettes venant toucher les berges, les graminées se penchant au rythme du vent… Mais nous avons surtout été sensibles au frémissement des feuilles par le vent, au son des vaguelettes s’échouant sur la berge mais aussi aux chants des grues qui migrent. On croyait la notion de paysage surtout attachée au monde visuel. Or, elle implique l’ensemble des modalités sensorielles.
Les paysages des berges de l’estuaire nous ont marqués pour leur grande richesse sonore. Nous avons donc réalisé une carte paysagère guidée par le son. Ces sons que l'on a perçu ont été retracés le long de notre itinéraire par une “ligne sonore” mauve permettant de comprendre leur intensité. Sur cette carte, nous avons pu lier paysage visuel et paysage sonore.
Laissez glisser votre souris le long de la carte pour la découvrir plus en détail…
Le long de la D669
La ville de Blaye
Le vignoble Blayais
Le lac du Moulin Blanc
Les villes de Berthenon et Saint-Girons-d'Aiguevives
La ville de Saint-Genès-de-Blaye
Les usines de la zone industrielle
La ville de Fours
Caractérisation de 5 séquences
Afin de caractériser ce paysage sonore vaste que constitue les berges de l’estuaire, nous avons défini un parcours. Ce parcours longe les berges et permet de découvrir toute la diversité sonore de ce paysage.
Nous avons défini ce parcours en cinq séquences paysagères. Ces séquences paysagères constituent chacune un paysage sonore typique du blayais. Du calme à l’assourdissement, elles provoquent chez les habitants toutes sortes de réactions.
Dans chacune de ces séquences, nous avons identifié des situations paysagères caractéristiques.
AU RYTHME DES ROSEAUX
RONFLEMENT DES MOTEURS
Dissonance unique
échos du passé
Le murmure de l'eau
Le stade de rugby
LES CINQ SéQUENCES PAYSAGèRES
La citadelle
La route de l'estuaire
Le port du bernu
Le stade de rugby
La citadelle
La zone industrielle
LE PORT DE PLASSAC
les vignes
La route de l'estuaire
Le murmure de l'eau
Composée majoritairement de champs agricoles et d'entrées d’eau, cette partie du territoire est plus favorable au développement de la faune et la flore maritime le long des berges. Nous pouvons entendre le vent qui fait frémir les roseaux communs (Phragmites australis) et les feuilles des chênes verts (Quercus ilex) ainsi que des aboiements, sifflements et bêlements au loin, nous montrant la présence d’habitations et de fermes. Les oiseaux, perchés dans les arbres, rythment l’ambiance sonore. Les ports de pêche quasiment laissés à l'abandon ont un avenir incertain. On peut imaginer un passé plus actif, centré autour des loisirs de pêches et des activités commerçantes. Plusieurs scénarios d’évolutions plus ou moins optimistes sont également envisageables.
échos du passé
À la jonction entre paysage rural et paysage urbain se dresse un stade de sport dédié aux équipes blayaises. Il contraste avec le monument historique de la citadelle de Blaye. Le verrou de l'estuaire abrite une faune naturelle et apportée par l’Homme pour favoriser la biodiversité. L’architecture impressionnante et la surélévation de cette citadelle provoquent une résonance importante. Dans cet espace dégagé engendre les chants des oiseaux, le frémissement des feuilles mortes et les cris des supporters de l’équipe de rugby blayaise vibrent en écho dans le paysage.
Dissonance unique
Le paysage pittoresque cache bien son jeu. Invisible presque depuis les environs pourtant imposantes et bruyantes, les usines industrielles voisines du bac sont belles et bien présentes. Tandis que le Bac fait l'unanimité parmi les habitants et marque les esprits, les usines ne sont jamais mentionnées. La répartition des activités sur cette séquence fait varier le paysage sonore selon un facteur très humain, les horaires d’un emploi du temps. Les journées sont rythmées par le passage du bac ou les arrivés de camions, seule la nuit semble rendre un peu de calme à ce lieu.
Ronflement des moteurs
Le vent s’engouffre dans les vignobles séparant la route des bords de l’eau. Parfois une fenêtre s’ouvre sur le paysage révélant la gironde au loin. La départementale est fréquemment utilisée pour relier Bordeaux à Blaye. Cette séquence est majoritairement composée des ronflements des moteurs et du vent qui s’engouffre dans ce paysage ouvert. On peut imaginer une activité agricole très élevée avant la construction de cette route. Les bruits des vendanges et des cueillettes donnent à ce lieu une sonorité caractéristique du territoire Blayais.
Au rythme des roseaux
La route longe l’estuaire et offre une palette sonore très diversifiée. Le parcellaire unique sépare les jardins des habitants avec une partie de chaque côté du béton. Les vagues s’échouant sur le rivage et le son des roseaux et des bibelots laissés au vent domine le paysage sonore.