Le territoire de la communauté de commune de l’estuaire (CCE), en Gironde, est marqué par la présence de la centrale nucléaire du Blayais. L’univers de l’électronucléaire (c’est à dire la centrale, les lignes, le circuit d’eau) compose le paysage actuel que nous qualifions de paysages électronucléaires.
La centrale, par ses bâtiments, a très peu d'impact sur le paysage du marais. Son emplacement isolé, son architecture et ses couleurs favorisent sa discrétion. En revanche, les lignes à haute tension qui s'étendent dans le territoire transforment les paysages de la CCE.
Introduction
La centrale nucléaire du Blayais
Implantation de la centrale nucléaire
Carte réalisée par Lu Ying
La centrale nucléaire du Blayais est un élément majeur du paysage de la CCE. Installée dans le marais, elle borde l’Estuaire de la Gironde qui l’alimente en eau pour le refroidissement des réacteurs. Il s’agit aussi d’un lieu où le risque sismique est faible.
Le lieu est également stratégique démographiquement, la centrale est un. bassin d'emploi et est à une distance raisonnable de plusieurs grandes villes : Bordeaux, Saintes, Angoulêmes et Royan. Néanmoins le bâtiment de la centrale n’est pas si impactant dans le paysage : il y a peu d’habitants dans le marais et des travaux ont été menés sur son intégration dans son environnement par des paysagistes et des coloristes. Le bâtiment n’est pas plus haut que les arbres qui l’entourent et grâce à sa couleur il se fond dans le ciel. Il y a une homogénéité dans la gestion de la lumière.
Antoine Dagan, source : IRSN
Carte IGN transformée
Mais comment fonctionne une centrale nucléaire ?
Une centrale nucléaire peut être comparée à une machine à vapeur. Au sein de celle-ci, trois circuits permettent successivement d’extraire la chaleur issue de la fission de l’uranium, de produire de la vapeur qui, en alimentant une turbine produit de l’électricité et enfin de refroidir et condenser l’eau du système de production.
Pourvue de quatre unités de production d’une puissance d’environ 900 MW chacune, la centrale nucléaire du Blayais produit 2/3 des besoins annuels en électricité de la région Nouvelle-Aquitaine.
Une canalisation présente partout sur le territoire
L’eau du circuit de refroidissement de la centrale est prise dans la Gironde par des prises d’eau situées à 400 m de la berge. Chacune des prises est pourvue d’une grille de 9 cm qui empêche les gros débris de pénétrer dans les tuyaux. L’eau va ensuite jusqu’aux condenseurs qui permettent de refroidir le circuit secondaire. Cette eau a une salinité qui varie entre 5 % et 10% selon les marées.
Lors du fonctionnement normal, avec les 4 réacteurs, ce sont environ 17m3 d’eau qui sont rejetés par seconde. Entre son entrée et sa sortie de la centrale, l’eau de l’estuaire se réchauffe de 10°C.
L'eau utilisée pour le circuit primaire et secondaire de la centrale provient d’une canalisation d’environ 50 km qui longe la ligne à haute tension au Sud de la CCE et pompe l’eau de l’Isle à Galgon, en complément de l’alimentation de l’eau de l’Isle, quatre forages pompent environ 5 000 à 10 000 m3/an dans la nappe du crétacé supérieur, à 200 m de profondeur. Ces forages sont là en secours de l’eau de l’Isle, si celle-ci venait à être indisponible.
Fonctionnement de la centrale nucléaire
Les lignes à haute tension
Les lignes à haute tension traversent les différents ensembles paysagers que nous avons identifiés : tels que le marais, les coteaux calcaires et le massif forestier de la Double Saintongeaise.
Au départ de la centrale, trois lignes à haute tension (une à 225 kV et deux à 400 kV) partent dans trois directions différentes :
-La première, qui se dirige vers le nord, rejoint un transformateur au sud de Saintes qui alimente la majeure partie de la Charente-maritime.
-La deuxième (moins puissante) se dirige vers l’est puis le sud en effectuant un virage brusque au niveau de Saint-Aubin-de-Blaye. Elle alimente l’agglomération bordelaise via le transformateur d’Ambès.
-La troisième qui part vers le sud-est se scinde en deux au niveau du transformateur du Cubnezais pour se diriger vers Agen et Angoulême.
Carte localisation des lignes à haute tension dans les bourgs et villages
Il est très rare de retrouver des lignes à haute tension à proximité des bourgs. En effet, l’impact potentiellement dangereux des lignes sur la santé à long terme les ont relégué à distance des habitations. Des réseaux secondaires moins puissants permettent l’alimentation domestique.
Il arrive cependant que les lignes à haute tension se trouvent à proximité de zones habitées. Cette proximité peut nous amener à réfléchir à la mise en valeur de ces paysages électronucléaires.
Carte localisation des lignes à haute tension dans le marais
Les lignes électriques traversent dans un premier temps le marais.
Le marais est un paysage relativement plat, sans aucun point culminant sauf ces grandes lignes qui viennent scinder ce marais. Elles sont perceptibles à plusieurs centaines de mètres et marquent fortement ce paysage. Les sols humides nécessitent l'installation de pylône Trianon, pour avoir une meilleure stabilité sur le sol.
Ces pylônes Trianon (T1M) font :
-pour 400kV 30 m de largeur sur 35m de haut avec un poids de 21t
-pour 225kV 30 m de largeur sur 25m de haut avec un poids de 12t.
Ces pylônes sont donc hauts et leur emprise au sol est beaucoup plus importante que pour les pylônes traditionnels. La culture peut donc se poursuivre sous ceux-ci. C’est pour cela qu’ils sont finalement peu impactants pour l’agriculture, qu’il s’agisse de culture céréalière, de maraîchage ou de pâturage.
Les lignes à haute tension sur les coteaux
Sur les coteaux, les lignes à haute tension traversent le paysage sans le bouleverser. Les pylônes, de type “Chat” sont imposants, ils mesurent 35m pour une base de 6m par 9.
Leur taille n’impacte pas la viticulture, majoritaire sur les coteaux calcaires de la CCE, ni l’implantation de haies. L’impact paysager des pylônes reste alors minime.
Carte localisation des lignes à haute tension sur les coteaux
Carte localisation des lignes à haute tension dans la forêt
Dans la forêt les lignes à haute tension scindent le paysage, créant des tracés très géométriques. Cette “coupure” est nécessaire car, en raison de la forte intensité d’électricité qui circule dans ces câbles, des distances minimales sont à prendre en compte. De plus, il faut une emprise suffisamment grande pour permettre aux agents d’entretien des lignes une intervention rapide en cas d’incident. Les lignes sont donc des ruptures écologiques qui découpent l’écosystème forestier. Afin d’éviter les accidents et préserver la sécurité, le couloir est gyrobroyé tous les 6 ans, ce qui est dévastateur pour la faune et la flore. Le sol à nu est alors propice au développement rapide d’une friche qui nécessite donc un second gyrobroyage, c’est un cercle vicieux. Néanmoins certains exploitants ont valorisé ces espaces en y développant de la culture (de l’aspergiculture par exemple).
Les lignes à haute tension dans les bourgs et villages
Introduction
Les lignes à haute tension dans la forêt
Les lignes à haute tension dans le marais
Le parc de l'électronucléaire
Le parc de l'électronucléaire
Un parc à deux tronçons
Le premier tronçon a pour but de relier le bourg de St Aubin de Blaye à la zone économique plus au sud en 1,3km. Il valoriserait dans le même temps les milieux humides liés à la Livenne et les landes présentes dans le couloir de sécurité. Cet espace est remarquable mais pourtant peu utilisé. Nous voulons donc lui rendre un usage en y recréant un lieu de balade accueillant.
La Livenne
Etang de Pajot
Le premier tronçon : entre milieux humides et landes
Plus rural, le second tronçon, de 4,5km du parc de l'électronucléaire rejoint le point où les deux lignes se croisent au marais. Il traverse la forêt et nous fait aussi découvrir des paysages de friche et de maraîchage. Il relie entre eux différents hameaux et, connecté à la piste cyclable, il est un lieu privilégié de balade.
Plan du second tronçon : entre lisières et agricultures
Forêt de feuillus
Lisière étagée
Espace ouvert
Lisière étagée
Forêt de feuillus
Les lignes à haute tension représentent des fractures dans les écosystèmes notamment lorsqu’elles traversent la forêt. Les lisières sont coupées net juxtaposant deux milieux souvent totalement différents. Le but est de proposer un plan de gestion de ces lisières en créant un écotone. Pour cela, nous proposons une création et la restauration des lisières arbustives.
Le but est de laisser pousser des arbustes ligneux de taille croissante du centre du couloir vers la forêt. La plantation n’est pas nécessaire : il est possible de privilégier ces espèces de petite taille en coupant systématiquement les espèces trop hautes ou poussant trop vite (bouleau, frêne, érable, peuplier tremble, robinier…).
Du point de vue sylvicole, ces lisières étagées apporteront une plus grande diversité d’espèces végétales et par conséquent animales. Elles dévient également les vents dominants atténuant ainsi leur impact sur la production forestière favorisant ainsi une meilleure stabilité des massifs.
Ces lisières étagées représentent également un atout majeur pour les trames vertes et bleues. Les lisières connectent les milieux permettant aux espèces animales d’étendre leur territoire, les espaces ouverts (où les promenades aménagées sous les lignes) sont idéales pour leurs déplacements.
D’un aspect paysager, la forme en “V” des couloirs de sécurité sur les lignes à haute tension est plus attrayante et accueillante que la forme en “U” actuelle. Elle peut également accentuer les effets de perspective.
Pour les séquences où de la culture est déjà en place, une lisière étagée peut être compliquée à gérer. La création d’une bande enherbée peut être optimale. Il s’agit d’un dispositif agro-paysager favorisant la biodiversité. De 5m de large minimum, elle joue un rôle tampon entre la culture et, dans notre cas, la forêt. Composée d’une flore adaptée à l’environnement de la parcelle cultivée, elle limite la pollution agricole dans les cours d’eau et les nappes phréatiques, lutte contre l’érosion en améliorant l’infiltration de l’eau, favorise les auxiliaires de culture et constitue un corridor biologique.
Les solutions alternatives proposées ici permettent de préserver, à leur échelle, l’environnement et de rendre un usage à ces linéaires souvent délaissés. Associées à nos travaux sur les cheminements, ces propositions de gestion des lisières peuvent donc métamorphoser ces couloirs de sécurité en un Parc de l'Électronucléaire, lieu d’usages accueillant, en accord avec les enjeux climatiques actuels.
Le second tronçon : entre lisières et agricultures
Les lisières
Plus rural, le second tronçon, de 4,5km du parc de l'électronucléaire rejoint le point où les deux lignes se croisent au marais. Il traverse la forêt et nous fait aussi découvrir des paysages de friche et de maraîchage. Il relie entre eux différents hameaux et, connecté à la piste cyclable, il est un lieu privilégié de balade.
Plan du second tronçon : entre lisières et agricultures
Forêt de feuillus
Lisière étagée
Espace ouvert
Lisière étagée
Forêt de feuillus
Les lignes à haute tension représentent des fractures dans les écosystèmes notamment lorsqu’elles traversent la forêt. Les lisières sont coupées net juxtaposant deux milieux souvent totalement différents. Le but est de proposer un plan de gestion de ces lisières en créant un écotone. Pour cela, nous proposons une création et la restauration des lisières arbustives.
Le but est de laisser pousser des arbustes ligneux de taille croissante du centre du couloir vers la forêt. La plantation n’est pas nécessaire : il est possible de privilégier ces espèces de petite taille en coupant systématiquement les espèces trop hautes ou poussant trop vite (bouleau, frêne, érable, peuplier tremble, robinier…).
Du point de vue sylvicole, ces lisières étagées apporteront une plus grande diversité d’espèces végétales et par conséquent animales. Elles dévient également les vents dominants atténuant ainsi leur impact sur la production forestière favorisant ainsi une meilleure stabilité des massifs.
Ces lisières étagées représentent également un atout majeur pour les trames vertes et bleues. Les lisières connectent les milieux permettant aux espèces animales d’étendre leur territoire, les espaces ouverts (où les promenades aménagées sous les lignes) sont idéales pour leurs déplacements.
D’un aspect paysager, la forme en “V” des couloirs de sécurité sur les lignes à haute tension est plus attrayante et accueillante que la forme en “U” actuelle. Elle peut également accentuer les effets de perspective.
Pour les séquences où de la culture est déjà en place, une lisière étagée peut être compliquée à gérer. La création d’une bande enherbée peut être optimale. Il s’agit d’un dispositif agro-paysager favorisant la biodiversité. De 5m de large minimum, elle joue un rôle tampon entre la culture et, dans notre cas, la forêt. Composée d’une flore adaptée à l’environnement de la parcelle cultivée, elle limite la pollution agricole dans les cours d’eau et les nappes phréatiques, lutte contre l’érosion en améliorant l’infiltration de l’eau, favorise les auxiliaires de culture et constitue un corridor biologique.
Les solutions alternatives proposées ici permettent de préserver, à leur échelle, l’environnement et de rendre un usage à ces linéaires souvent délaissés. Associées à nos travaux sur les cheminements, ces propositions de gestion des lisières peuvent donc métamorphoser ces couloirs de sécurité en un Parc de l'Électronucléaire, lieu d’usages accueillant, en accord avec les enjeux climatiques actuels.
Plus rural, le second tronçon, de 4,5km du parc de l'électronucléaire rejoint le point où les deux lignes se croisent au marais. Il traverse la forêt et nous fait aussi découvrir des paysages de friche et de maraîchage. Il relie entre eux différents hameaux et, connecté à la piste cyclable, il est un lieu privilégié de balade.
Plan du second tronçon : entre lisières et agricultures
Forêt de feuillus
Lisière étagée
Espace ouvert
Lisière étagée
Forêt de feuillus
Forêt de pins
Lisière étagée
Espace ouvert
Lisière étagée
Forêt de pins
Les lignes à haute tension représentent des fractures dans les écosystèmes notamment lorsqu’elles traversent la forêt. Les lisières sont coupées net juxtaposant deux milieux souvent totalement différents. Le but est de proposer un plan de gestion de ces lisières en créant un écotone. Pour cela, nous proposons une création et la restauration des lisières arbustives.
Le but est de laisser pousser des arbustes ligneux de taille croissante du centre du couloir vers la forêt. La plantation n’est pas nécessaire : il est possible de privilégier ces espèces de petite taille en coupant systématiquement les espèces trop hautes ou poussant trop vite (bouleau, frêne, érable, peuplier tremble, robinier…).
Du point de vue sylvicole, ces lisières étagées apporteront une plus grande diversité d’espèces végétales et par conséquent animales. Elles dévient également les vents dominants atténuant ainsi leur impact sur la production forestière favorisant ainsi une meilleure stabilité des massifs.
Ces lisières étagées représentent également un atout majeur pour les trames vertes et bleues. Les lisières connectent les milieux permettant aux espèces animales d’étendre leur territoire, les espaces ouverts (où les promenades aménagées sous les lignes) sont idéales pour leurs déplacements.
D’un aspect paysager, la forme en “V” des couloirs de sécurité sur les lignes à haute tension est plus attrayante et accueillante que la forme en “U” actuelle. Elle peut également accentuer les effets de perspective.
Pour les séquences où de la culture est déjà en place, une lisière étagée peut être compliquée à gérer. La création d’une bande enherbée peut être optimale. Il s’agit d’un dispositif agro-paysager favorisant la biodiversité. De 5m de large minimum, elle joue un rôle tampon entre la culture et, dans notre cas, la forêt. Composée d’une flore adaptée à l’environnement de la parcelle cultivée, elle limite la pollution agricole dans les cours d’eau et les nappes phréatiques, lutte contre l’érosion en améliorant l’infiltration de l’eau, favorise les auxiliaires de culture et constitue un corridor biologique.
Les solutions alternatives proposées ici permettent de préserver, à leur échelle, l’environnement et de rendre un usage à ces linéaires souvent délaissés. Associées à nos travaux sur les cheminements, ces propositions de gestion des lisières peuvent donc métamorphoser ces couloirs de sécurité en un Parc de l'Électronucléaire, lieu d’usages accueillant, en accord avec les enjeux climatiques actuels.
Culture céréalière
BE
Maraîchage
BE
Maraîchage
BE
Forêt
BE : bande enherbée
Les lisières
L'équipe
AC / DC
Bossuet Margot
CPEP 2
Sohm Antoine
DEP 1
Ying Lu
CIEPT
Moraud Aris
CPEP 2
Thabuis Antoine
CPEP 2